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Thot aime écrire

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22 février 2012

Quels enfants laisserons-nous à notre planète?

La question inverse est omniprésente dans les médias et autres depuis quelques années déjà. Et il est vrai que les préoccupations liées à l’écologie et au développement durable méritent d’avoir un écho considérable. Ces questions ne peuvent s’envisager à l’échelle d’une vie humaine, mais sont inhérentes à une projection dans l’avenir, à plus ou moins long terme. Dans cette perspective, il est bien légitime de se demander quels sera le cadre de vie de nos enfants, des enfants de nos enfants, des enfants des enfants de nos enfants etc, etc.

Cela dit, il semble tout aussi intéressant de se demander quels enfants ou quels enfants devenus adultes, nous laisserons à la planète. Quelles valeurs véhiculeront-ils ? Quel héritage garderont-ils des principes d’éducation en vogue à l’heure actuelle ? Comment ces principes sont-ils appelés à évoluer ? Nous sommes déjà passés par bien des phases, de Dolto au mouvement de libération de la femme, qui cherchait à se défaire absolument du carcan de l’enfantement comme objectif absolu de la vie d’une femme.

Autant de mouvements de pensée et de « contre-mouvement » au sujet de l’éducation de nos chers petits, que de périodes « historiques » qui ont changé la société en générale.

Parmi ces préceptes éducatifs, l’un d’entre eux, pourtant désigné comme alternatif, se fait de plus en plus audible. Le maternage, puisque c’est de cela dont il s’agit,  prône le retour au naturel, à l’instinct et à la liberté pour faire grandir le mieux possible la génération future.  Protéger, sécuriser pour en faire des adultes équilibrés : quoi de plus normal ? Tout parent normalement constitué se reconnaîtra dans cet adage. Mais comment faire pour être le plus sécurisant possible sans verser dans la naïveté ? Comment les éveiller aux difficultés du monde sans les traumatiser ? A vouloir créer autour d’eux une bulle bienfaitrice, la confrontation au réel n’en sera-t-elle pas plus violente ?

Le monde dans lequel nos enfants vivent est cruel, à commencer par la cour de récréation.  Il y a de quoi être affolé à entendre nos enfants raconter ce dont ils sont témoins (mais jamais acteurs – bien entendu !) dans leur journée d’écoliers ordinaires. Au risque d’adopter une attitude de parents réactionnaires, (que nous avons, nous aussi vilipender en notre temps), la tentation est grande de comparer avec ce qui se passait dans nos cours de récré quand nous avions le même âge.  Et à ce jeu là, il y a fort à parier, que pour la plupart d’entre nous, ça n’avait rien à voir.

Alors, comment leur apprendre le respect d’autrui quand les autres ne les respectent pas ? Comment leur inculquer la valeur du libre-arbitre quand tout n’est que jugement et moqueries, face à la plus petite différence ? Comment leur transmettre la faculté de s’émerveiller des choses de la vie, de profiter de l’instant présent, quand tout va si vite ; quand dès leur plus jeune âge, ils découvrent avec l’école, ce que sont la pression et la concurrence ?

Leur vie d’adulte les confrontera inévitablement à ces deux dernières notions ; et d’aucuns diront qu’il faut les y préparer le plus tôt possible. Mais alors, où est l’enfance ? Quels adultes seront-ils si toute leur enfance a été polluée par des préoccupations qui les dépassent ?

Comment les rendre  capables  de réfléchir par eux-mêmes, à l’aise dans leurs baskets, conscients des grands enjeux sociétaux et capables d’y prendre part, respectueux d’eux-mêmes, des autres et de leur environnement ?

Et s’il s’agissait de cela : tout faire pour essayer que nos enfants soient des gens bien…

Et s’il s’agissait de cela : tout faire pour essayer que nos enfants soient des gens bien, et ce, quelque soit le principe d'éducation dans lequel on se reconnaît. Il semble que de manière générale, vouloir ériger une pensée comme règle universelle  contre toutes les autres, soit non seulement utopique mais totalement contre-productif; ce qui n'empêche pas la confrontation des idées, qui elle, a toujours fait avancer le monde.

Mais alors encore faudra-t-il réfléchir à savoir ce que c’est que d’être quelqu’un de bien, histoire que notre planète au sens large c'est-à-dire la société dans tout ce qu’elle recouvre, sache qu’elle a encore des humains sur lesquels compter.

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